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Réflexions politiques et socio-culturelles françaises.

Quotidien : émission de la gauche des communautés (màj rentrée 2023)

De gauche/haut à droite/bas : Maïa Mazaurette, Paul Gasnier, Ambre Chalumeau, Pablo Mira, Sophie Dupont, Etienne Carbonnier, Yann Barthès, Alison Wheeler et Julien Bellver.

De gauche/haut à droite/bas : Maïa Mazaurette, Paul Gasnier, Ambre Chalumeau, Pablo Mira, Sophie Dupont, Etienne Carbonnier, Yann Barthès, Alison Wheeler et Julien Bellver.

  Après le bouffon Cyril Hanouna, j'ai envie de m'attaquer à son principal concurrent sur la TNT, mais surtout l'émission qu'il anime : Quotidien de Yann Barthès. Diffusée sur TMC du lundi au vendredi entre 19h20 et 21h15, cette émission, leader des audiences hors chaînes historiques (TF1 à Arte), est en fait le transfuge sur la seconde chaîne du groupe TF1 du Petit Journal, ancienne rubrique du Grand Journal de Canal+ que Barthès, auparavant chroniqueur pour Michel Denisot, a décliné en émission d'infotainment, de culture et de talk-show. Une conséquence bien sûr de la reprise en main par Bolloré de Canal+, ayant fait fuir l'animateur du groupe crypté.

  Accueilli à bras ouverts par TF1 (en plus désormais dirigé par Rodolphe Belmer, ex-patron de Canal+), Yann Barthès a pu se faire une place aussi importante que Cyril Hanouna dans le paysage audiovisuel (tandis que C8 récupère paradoxalement toutes les figures has been ou ringardes du PAF). Connu pour son impertinence, celui qui officiait au départ comme chroniqueur caustique du monde du show-business (à travers Le Petit Journal People) s'est généralisé en s'attaquant ensuite à la politique, tournant en dérision voire au ridicule ses principaux représentants. Le spectacle politique (parfois si ce n'est souvent pathétique) est devenu un cirque péremptoire mettant en lumière les éléments de langage et de comm' bien rodés, voire incohérents et contradictoires de nos politiques, décryptés à l'aide de montages bien huilés. 

  J'avoue moi-même avoir été séduit par ce concept d'émission dépoussiérant le traitement médiatique de la politique, loin de la présentation classique, morne voire complaisante des JT traditionnels (notamment pour le pouvoir en place). Je la regarde même encore aujourd'hui. Et si j'adhère toujours à la pertinence de certaines chroniques et invitations d'intervenants pour décrypter l'actualité, ainsi qu'à l'humour de certains chroniqueurs, certains pans de l'émission, qui ne s'est jamais vraiment cachée d'être orientée politiquement, commencent de plus en plus à m'agacer. Que ce soit le choix et le point de vue systématique de certaines chroniques, mais aussi le choix des invités laissant parfois à désirer, servant souvent la soupe aux mêmes figures médiatiques bien consensuelles qu'on voit depuis des années voire décennies (montrant finalement que l'émission n'est pas si jeune et impertinente que ça) et faisant la promo de programmes de TF1 ou de films grand public bien calibrés (comme le dernier Astérix ou le dernier navet de Michael Youn sorti sur Amazon Prime Video).

  Un cahier des charges permettant finalement à l'émission "qui tape sur tout le monde" d'exister et d'être acceptée par la sphère médiatique, lui pardonnant finalement son traitement caustique et orienté de l'actualité, des médias et du monde politique.

  Pour décrypter à mon tour l'émission qui décrypte (par montages interposés), je vais apposer mon point de vue sur ses différentes chroniques en suivant son déroulement actuel qui est à peu près le même tous les soirs, certains chroniqueurs en remplaçant parfois d'autres en fonction des jours.

  Après introduction d'un chroniqueur et montage épileptique de l'actualité quotidienne et des invités du soir, Yann Barthès lance l'émission par une petite satire dans "Le Début", avant le "19h30 Médias" de Julien Belver, un spécialiste des médias qui avait fait ses armes sur le site puremedias.com. Celui-ci propose une revue de l'actualité quotidienne du point de vue des médias français voire internationaux, avec un montage dynamique et efficace, allant à l'essentiel, au risque néanmoins de tomber parfois dans la caricature. Ce format a ses avantages et ses défauts, notamment quand il traite de certaines polémiques et ne se prive pas de les commenter au passage et d'émettre son point de vue.

  Dans l'ensemble, l'émission est orientée à gauche sur les questions sociétales, mais pas non plus à l'extrême-gauche comme certains voudraient le faire croire. Très engagée sur les questions wokes (anti-racisme, anti-LGBTphobies, etc.), la ligne éditoriale de l'émission est un peu moins claire sur les questions économiques où, de par sa bonne intégration au show-business parisien, elle n'affiche pas non plus une rupture au capitalisme néolibéral, bien qu'elle traite des questions écologiques et sociales. Elle est par exemple farouchement opposée à Mélenchon, qui n'a jamais entretenu de bons rapports avec l'émission, encore plus depuis l'épisode "La République c'est moi !" il y a cinq ans désormais. Le leader de la France insoumise et de la NUPES lui reproche notamment de déformer ses propos et de le présenter de façon caricaturale, ce qui n'est pas faux d'un certain côté, bien que ce traitement soit réservé à la plupart des politiques de tous bords et qu'on puisse se complaire lorsqu'il touche les autres camps (car ça reste satisfaisant lorsque des politiques qu'on déteste sont désavoués, moqués ou ridiculisés, moins quand ce sont ceux qu'on apprécie).

  Ce qui saute aux yeux en tout cas, c'est que l'émission est plus portée sur les questions relatives aux communautés (notamment LGBT, ce n'est pas pour rien que son logo arbore le drapeau arc-en-ciel, certains membres de l'émission faisant assurément parti de cette communauté), ou en tout cas est plus engagée sur ces questions que sur d'autres. En témoigne la chronique quotidienne de Maïa Mazaurette dédiée au sexe, après une première coupure pub (vers 19h40), une petite séquence politico-impertinente de Yann Barthès souvent dédiée au Président Macron, et l'arrivée de l'invité fil rouge de l'émission. Issue du Monde, cette chroniqueuse avait commencé à intervenir dans l'émission en 2020 en plein Covid et confinement, constituant un certain vent de fraicheur décomplexé traitant des questions de sexe à une période où les relations humaines, et notamment intimes, manquaient à beaucoup. Elle intervenait alors depuis New York où elle suivait pour Le Monde les questions de sexualité outre-Atlantique, et notamment sa mouvance LGBT+ (expliquant qu'elle ait bien digéré leur culture). La saison suivante, face au succès de cette chronique, Barthès l'a recrutée directement sur son plateau pour répondre à tout un tas de questions des téléspectateurs sur le sexe (y compris les enfants), mais aussi parler de sujets d'actualité relatifs au sexe, aux violences faites aux femmes ou à la mouvance LGBT+, égrainant son point de vue à la fois féministe et LGBTphile, qui ne peut pas plaire à tout le monde, notamment aux hommes cisgenres qui ne le sont pas. 

  Outre sa chronique, on a généralement droit sur cette tranche à une chronique culturelle proposée par Ambre Chalumeau, ciblant le CSP+ en recherche de bons plans assez exigeants et pas trop mainstream, et parfois à un décryptage sémantique de déclarations politiques signé Clément Viktorovitch, orateur aux grands airs (mais souvent pertinent) également vu sur France TV.

  Après une deuxième coupure pub, l'émission se poursuit avec la chronique "20h15 Express" de Paul Gasnier, souvent accompagné de Sophie Dupont. Elle décrypte cette fois l'actualité politique sur le terrain, dans l'esprit pionnier de Martin Weill qui a désormais sa propre émission de reportages à travers le monde en prime-time, toujours aussi pertinente (on peut l'appeler le Tintin contemporain, et sa mèche ne doit pas y être pour rien). Mais le style plus posé et compréhensif de Martin Weill est ici remplacé par celui plus incisif et rentre-dedans d'une Elise Lucet lorsqu'elle va interroger directement des grands patrons qui ne répondent pas à ses sollicitations pour Cash Investigation. Les politiques remplacent ici les grands patrons. Pour autant, là où les tentatives de Lucet me paraissaient justifiées, elles ne le sont pas toujours concernant les trublions de Quotidien. Entre questions péremptoires ou carrément impertinentes, et micros-trottoirs s'apparentant parfois à de la paparazzade voire du harcèlement (les questions étant reposées plusieurs fois si la réponse n'est pas jugée satisfaisante), on se pose parfois la question de l'intérêt de la démarche. L'intérêt se trouve peut-être plus dans le fait de voir certaines coulisses de la politique, certains envers du décor, voire des reportages à l'étranger (actuellement surtout en Ukraine même si délégué à des reporters déjà présents sur le terrain) qui ont quand même diminué depuis que Martin Weill n'est plus là, plus que dans le fait d'haranguer des ministres pour une question-bateau sur le perron de l'Elysée (alors qu'on sait très bien qu'ils n'y répondront pas si ce n'est à côté).

  Au final, la séquence micro-trottoir des politiques, marque de fabrique de l'émission depuis l'époque du Petit Journal, rend désormais plus agaçant les journalistes que les politiques eux-mêmes, dont on exige toujours des réponses à leurs questions souvent provocatrices et pas très constructives. Le problème est peut-être aussi que c'est la seule façon pour eux de les approcher et d'aller leur poser des questions (bien qu'il me semble que les conférences de presse existent, à part celles du RN où ils sont systématiquement écartés). Mais entre Paul Gasnier qui se prend un peu trop au sérieux et Sophie Dupont qui devrait parfois calmer ses ardeurs et son enthousiasme en pensant que les politicailleries de partis comme LR nous passionnent autant qu'à elle, je reste un peu circonspect.

  Après une troisième et dernière coupure pub (vers 20h30), l'émission propose d'autres invités qui viennent présenter un film, un livre ou parler de l'actualité en Ukraine ou ailleurs. Sorte de déclinaison de ce qu'était au départ la chronique de Yann Barthès au Grand Journal de Michel Denisot à la fin des années 2000, "Le Petit Q" de Willy Papa revient sur l'actualité people, principalement américaine, avec un regard caustique héritant de l'esprit de celle dont elle descend (se moquant souvent des célébrités du showbiz ou de la famille royale d'Angleterre). D'autres chroniques hebdomadaires, souvent en fin de semaine, traitent de sujets plus légers comme le "Flash Mode" de Marc Beaugé (plus ou moins intéressant) et "l'Influencé" de Nicolas Fresco qui se moque des influenceurs sur les réseaux (une chronique tirant un peu facilement sur l'ambulance intellectuelle et mettant plus mal à l'aise qu'autre chose).

  Le meilleur de l'émission se trouve finalement dans ses dernières minutes, où Barthès fait une revue des interviews politiques dans les matinales radio ou télé (le "Morning Glory"), avant que Pablo Mira (trois fois par semaine) et Alison Wheeler (une fois par semaine) fassent également à leur façon une revue de l'actualité (sérieuse ou insolite) de façon humoristique. Les deux sont très bons dans leur domaine, Pablo Mira possédant un humour piquant qui ne ménage personne et arrive à s'affranchir d'un certain politiquement correct sans choquer pour autant (un exercice d'équilibriste qui ne l'empêche pas de tester les limites du public). De son côté, Alison Wheeler se contente de répondre aux questions des téléspectateurs (factices semble-t-il) en digressant sur ses propres expériences de vie (réelles ou inventées), jusqu'à parfois parler de sa vie sentimentale ou sexuelle sans aucune pudeur. Un humour décomplexé et rafraichissant, empreint d'un jeu de séduction plutôt coquin qui fait mouche.

  Enfin, l'émission se termine sur le "Canap" ou le "Transpi" d'Etienne Carbonnier. Le premier revient avec humour sur les émissions diffusées sur TF1 ou d'autres chaînes (Koh-Lanta, The Voice, Top Chef, 90' Enquêtes...). Le deuxième parcourt la France pour faire découvrir des compétitions farfelues se terminant généralement en fiesta alcoolisée. La chronique "feel good" de l'émission la terminant sur la meilleure note possible.

  Si en matière de divertissement, elle continue d'exceller par moments, l'émission s'égare à mon sens dans son trop-plein d'invités. L'invité fil-rouge étant souvent une personnalité politique, comme un.e ministre, ou une personnalité médiatique. Avant, les invités étaient réservés en fin d'émission et ça lui évitait un ventre mou. En plus de cela, certains invités ont tendance à revenir souvent, comme François Hollande qui y a son rond de serviette, ayant toujours respecté l'émission, Barthès lui ayant même rendu hommage à la fin de son mandat. Cela explique notamment le fait que Quotidien ait une ligne éditoriale assez proche de ce dernier, jusqu'à promouvoir et inviter des socialistes anti-NUPES comme Carole Delga ou le maire de Montpellier que personne ne connaît. Comme le reste des médias, l'émission a aussi tendance à chercher constamment des points de dissension dans chaque parti ou mouvement, comme à la NUPES, ou entre les syndicats unis contre la réforme des retraites. Cela se vérifie notamment lors de la séquence du "20h15 Express" où les reporters essaient de jouer les poils à gratter et ne s'intéressent qu'aux personnalités et aux petites déclarations plus qu'à la politique elle-même, ce qui à la longue est particulièrement agaçant.

  Enfin, côté interview, l'émission a eu parfois tendance à sombrer en invitant PPDA ou Nicolas Hulot, alors accusés d'agressions sexuelles et venus pour s'en défendre publiquement. Dernièrement, c'est Michel Houellebecq qui était invité à venir se défendre de ses dernières déclarations polémiques et de son histoire de film porno non consenti... Une interview particulièrement lunaire et à charge, Houellebecq ayant avoué lui-même qu'il n'est pas à l'aise dans cet exercice et s'étant démené comme il pouvait pour tenter de se justifier, parfois en bafouillant. Ca n'a pas empêché Barthès et son équipe de le relancer sur des sujets glissants pour le laisser déraper puis s'embourber (sur les femmes et la prostitution par exemple), parfois sans parvenir à se faire comprendre. Même lorsqu'il aurait sans doute suffi d'une meilleure communication de sa part pour y arriver, notamment sur le sujet de l'islam et des banlieues, où il tentait juste de dire que les musulmans habitent là où se trouve la délinquance, ce qui ne veut pas dire que l'islam est responsable de la délinquance... Mais entre les bafouillements de Houellebecq et la chasse aux amalgames de Quotidien, un dialogue de sourds s'est installé sans que les deux parties arrivent à se comprendre et que Barthès & co saisissent la nuance de son propos.

  Une nuance que Quotidien, comme beaucoup de médias malheureusement, n'arrive plus à cerner sur beaucoup de sujets, les conduisant continuellement à vouloir "clarifier" certains propos pour mieux mettre dans une case les personnalités qu'ils interviewent. Une façon de simplifier les choses à outrance et de créer deux camps distincts entre progressistes et réacs, l'émission ayant bien évidemment choisi le sien, ciblant davantage la jeunesse. L'idéal recherché étant bien sûr le progressisme sociétal absolu entre toutes les communautés, le vivre-ensemble dans l'amour et la joie. Et un simple écart dans ce discours lorsqu'on remet en cause une communauté (minoritaire bien sûr) peut faire direct passer dans l'autre camp sans retour possible, les réseaux sociaux se chargeant de répertorier toutes les déclarations jugées "problématiques" et de cataloguer quiconque s'est écarté du droit chemin du progressisme. En témoigne par exemple le "dérapage" récent de François Ruffin qui a osé dire que le volet social était plus important pour la gauche que la question du genre ou la légalisation de la GPA (qui n'était pas considérée comme progressiste jusqu'à peu...). Une petite entorse à la doxa woke qui s'est emparée de la gauche récemment et lui a fait perdre une bonne partie de son électorat populaire. Mais ça ne l'a pas empêchée de recadrer Ruffin pour son écart de comm', y compris dans son propre parti.

  Des polémiques communautaristes issues des réseaux sociaux, que Quotidien se délecte de relayer pour fragiliser des personnalités qui s'éloigneraient de leur doxa sociétale progressiste qui n'a désormais plus de limites. Y compris lorsqu'on en vient à rappeler les origines de certains Français issus de l'immigration pour les saluer, semble-t-il désormais considéré comme une forme de racisme. Carole Delga en a fait les frais sur le plateau de franceinfo, interviewée par Salhia Brakhlia, elle-même issue de l'immigration et ancienne de Quotidien qui n'accepte semble-t-il plus qu'on rappelle les origines des gens même si ce n'est pas dans un but malveillant.

  Mine de rien, l'émission Quotidien a aussi sans doute influé sur le journalisme actuel, notamment sur les chaînes info, qui ne sont pas avares en polémiques. On remarque même que certains de ses ex-chroniqueurs finissent par y faire carrière, comme Paul Larrouturou à LCI ou Sophie Dupont, embauchée la saison prochaine à BFMTV, qui devait d'ailleurs y suivre le RN mais que ce dernier a refusé, étant évidemment en froid avec l'émission qui s'est toujours chargée de le combattre.

  Mes sentiments à l'égard de l'émission restent ainsi partagés, entre le fan que j'étais à ses débuts sur Canal+ et l'observateur désormais plus avisé de son dessein politico-médiatique, et surtout sociétal. Une émission loin d'être innocente sur sa portée et ses intentions, qui parfois s'égarent en termes de bon sens, ou simplifient les choses à outrance, en plus d'avoir peut-être contribué à décrédibiliser les politiques dans leur ensemble, et conduit peut-être les plus jeunes à l'abstention. Les politiques ont certes leur part de responsabilité là-dedans, mais les médias aussi dans leur façon de traiter les choses, se focalisant sur les polémiques et les clashs pour faire finalement de la politique un spectacle assez éloigné de notre propre quotidien et de nos préoccupations. C'est en tout cas l'impression que j'ai par moments en regardant l'émission, qui a aussi pu contribuer à ça à sa façon, et mériterait peut-être d'assumer ses propres responsabilités et celles des médias en faisant son auto-critique. Ou qu'on la fasse à sa place peut-être, pour qu'elle n'ait pas le monopole de la critique et du regard caustique sur les médias. A condition que ce soit pertinent et fait de façon intelligente, bien sûr.

 

Edit (saison 2023-2024) :

  La rentrée a apporté comme tous les ans son lot de changements, de départs et de nouvelles têtes, pas forcément pour le mieux... Bien que la plupart de l'équipe reste la même, Yann Barthès s'est rappelé au bon souvenir du Grand Journal de Canal+ en recrutant son ancien collègue Jean-Michel Apathie, éditorialiste originaire du sud-ouest, mais aussi boomer au melon et à la suffisance extraordinaires mettant en exergue la ligne éditoriale socialiste proche d'un François Hollande voire d'un Manuel Valls, jugeant sévèrement chaque politique qui déraperait et plus largement ne partage pas ses idées et sa bienpensance prétentieuse. Les extrêmes en prennent pour leur grade dans un concours d'enfoncement de portes ouvertes (presque plus LFI que le RN), un peu moins les macronistes évidemment bien que Jean-Michel tombe parfois dans une démagogie qui n'a rien à envier à Mélenchon, avec ses réactions et jugements à l'emporte-pièce préconisant l'interdiction de l'alcool qu'il met sur le même plan que la drogue ou une modification de la Marseillaise trop guerrière à son goût. On a clairement perdu au change avec Clément Viktorovitch qui était plus discret en n'intervenant pas quotidiennement, la jouait plus fine et nous cultivait davantage malgré son point de vue orienté, alors que l'avis péremptoire de Jean-Michel du Sud-Ouest (pas mieux que L'Heure des Pros sur CNews mais version woke), on s'en passerait bien. Ce n'est en tout cas pas avec lui que Yann Barthès va rajeunir son audience...

  A part ça, exit l'excellente Alison Wheeler qui se consacre à son spectacle sur scène et place à deux nouveaux humoristes-chroniqueurs qui succèdent au trublion Pablo Mira (toujours aussi bon) en fin de semaine. J'ai malheureusement du mal avec Lisa Burstein, bobo parisienne qui s'assume mais qui ne me décroche aucun sourire, contrairement au Suisse Yann Marguet qui est beaucoup plus incisif et dont l'accent et la gouaille subliment les punchlines (contrairement à celui d'Apathie, paradoxalement, bien qu'il porte bien son nom).

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