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Réflexions politiques et socio-culturelles françaises.

Après l'UMPS (devenu LREM), LRN !

Propagande du RN pour attirer les électeurs de LR aux élections législatives de 2017.

Propagande du RN pour attirer les électeurs de LR aux élections législatives de 2017.

  La dernière élection présidentielle a vu se concrétiser ce que le FN d'alors qualifiait de contingence entre les deux principaux partis politiques du pays, destinés à s'affronter à chaque élection présidentielle. Et pour se défaire de ce bipartisme, la stratégie favorite de Marine Le Pen était de nous faire croire que l'UMP et le PS, autrement dit la droite et la gauche ayant déjà gouverné, étaient les deux faces d'une même pièce, exerçant finalement la même politique depuis 40 ans. D'où le qualificatif d'UMPS.

  Si on ne peut nier les nuances qui séparent tout de même l'UMP et le PS sur le plan politique, force est de constater que ces deux formations (en tout cas une bonne partie) ont donné raison au FN lorsque François Hollande a finalement décidé de privilégier l'austérité budgétaire à une politique socialiste pour tenter de faire mieux que son prédécesseur dans ce domaine, donnant ainsi l'impression d'exercer une politique économique de droite. Ainsi, en plus de ne pas convaincre pour autant la vraie droite conservatrice, il s'est mis à dos une bonne partie de la gauche qui s'est sentie trahie. La meilleure façon de détourner définitivement les classes populaires de la gauche (bien que Mélenchon ait tenté de les retenir), cherchant ensuite une alternative qui ne les trahirait plus.

  En plus de ça, l'apparition de La République En Marche d'Emmanuel Macron a été finalement la concrétisation des accointances politiques et idéologiques entre la droite et la gauche modérées, plusieurs cadres ou ministres du PS sous Hollande ayant rejoint ce parti, de même que certains cadres de l'ex-UMP devenu LR. On retrouve ainsi le ministre Le Drian, toujours en poste depuis Hollande, et Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, deux anciens membres de LR dont l'un s'est présenté à la primaire de ce parti en 2016 aux côtés de François Fillon et Nicolas Sarkozy. Sans parler d'Edouard Philippe, Premier Ministre juppéiste remplacé récemment par Jean Castex, ayant précédemment exercé auprès de Jacques Chirac et Xavier Bertrand.

  Ainsi LREM, concrétisation du fameux UMPS dénoncé par le FN devenu depuis RN, a fait éclater les deux principaux partis nationaux que sont LR et le PS. Aujourd'hui, bien que LR résiste un peu, notamment en province, le PS est aux abois, excepté dans certaines villes, devant désormais composer avec EELV ayant percé aux dernières élections. Sans parler de LFI de Jean-Luc Mélenchon, qui avait supplanté le PS en 2017, mais marque le pas désormais.

  Si la gauche reste donc divisée et devra trouver un moyen de se rassembler sous peine de ne pas faire le poids en 2022, LREM est désormais bien implanté au niveau national (moins local mais ce n'est pas un problème pour eux), et constitue au centre de l'échiquier politique une majorité de poids qu'il va être désormais difficile de déloger. Pour se pérenniser, Macron cherche d'ailleurs à lorgner toujours plus sur la droite et le reste des pontes de LR pour tuer définitivement ce parti disposant encore de têtes d'affiche pouvant le concurrencer.

  Ce n'est donc pas pour rien qu'il y a une composante LR dans LREM, ce mouvement devant tuer le parti historique de la droite comme il a tué le PS à gauche. Reste la droite dure, qui se matérialise désormais par le RN. Et bien que les cadres de LR encore présents n'osent pas franchir le pas de l'alliance, il faudra voir comment évolue cette position, notamment chez les cadres qui partagent finalement un certain fond de pensée avec le RN (on pense à des Morano ou Eric Ciotti) et pour qui c'est hors-de-question de rejoindre Macron. Et si des alliances sont nouées par LREM avec des Pécresse et Estrosi (de plus en plus proches de la majorité présidentielle), l'avenir de LR sera forcément compromis.

  Xavier Bertrand a déjà décidé de faire cavalier seul pour 2022, Rachida Dati l'envisage aussi. Quoiqu'il en soit, les ex-pontes de LR semblent déjà s'entredéchirer, mais ne pourront malgré tout candidater les uns après les autres, sous peine d'offrir un boulevard à Macron et Marine Le Pen. Ils devront donc choisir leur camp entre ces deux-là. Ceux qui rejoindront Macron quitteront donc forcément LR. Quant aux autres, je ne les vois pas forcément quitter ce parti et rejoindre le RN (même si un Thierry Mariani ne s'en est pas privé). Un jeu d'alliances pourrait davantage se concevoir entre le RN et ce qui reste de LR. Il pourrait n'être que temporaire, un peu comme l'avait été celui du second tour entre Le Pen et Dupont-Aignan en 2017. Mais quoiqu'il en soit, ce sera la seule solution pour que ces pontes survivants de l'ère Sarkozy existent encore politiquement.

  Reste à savoir comment cela peut encore évoluer d'ici 2022. Marine Le Pen, ayant échoué face à Macron en 2017, ne fait pas l'unanimité, en s'étant pourtant déjà lancée en campagne deux ans avant l'élection... Les espoirs semblent même désormais reposer médiatiquement sur sa nièce Marion Maréchal, plus jeune et plus à même de rassembler la droite conservatrice selon certains. Rien n'est fait cependant, et si LRN semble un courant porteur pour 2022 face à LREM de Macron, nous verrons si les égos de chacun ne vont pas plus diviser la droite que la gauche malgré leurs convergences idéologiques bien plus marquées.

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